Suite de la petite histoire.
Samedi 31: Repos a l’hotel puis je suis invité à manger chez Khe et sa famille, ils tiennent une gargote Co’m Pho’. Ici pas de menu, les plats se font en fonction de ce que peuvent payer les gens qui viennent manger.

Le Bang Q’on (pipe à eau en bambou) et le thé sont en libre service: beaucoup de gens s’arrêtent fumer ou boire une gorgée avant de repartir on se sait où.

Aussi de temps en temps, ils dépannent les voisins avec toutes sortes de vivres.
Ici tout le monde se connaît, les enfants jouent sans surveillance dehors, au milieu des chats, chiens et poules, certains font une partie de badmington en fin de journée. Après le dîner, les « hommes » m’invitent à boire, alcool de riz puis de la bière pour faire « redescendre » et enfin du « nam ma kou » pour ne pas avoir la gueule de bois du lendemain…

et le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil, je suis effectivement en forme. Checkout: Je rends les clés de la chambre de l’hôtel. Khuyt, le fils de Khe m’accompagne en scooter chez Diec qui vit 4km plus loin dans le village de Ban Vang Bo. Ils sont « Pi Nong » (de la même famille). Diec nous invite à monter dans sa demeure sur pilotis.


Je me présente, lui explique les raisons de ma présence, et lui remets les copies de manuscrits qu’il s’empresse aussitôt de feuilleter. Il semble ravi. Dans les écrits sur les divinations, il m’explique le contenu de certaines pages, comme celle sur les jours du mois où il est bon ou pas, selon les croyances des anciens, d’envisager un voyage (mon billet aller était le 27 aout, mon retour est pour le 27 septembre ; dans le mil : le 27 est un bon jour pour partir!).

Diec doit s’absenter 2 jours, je resterai pendant ce temps chez Khe qui m’a proposé de m’héberger à Phong Tho. Chez Khe, le confort est certes sommaire (lit dur, douche au bac de récupération d’eau de pluie et sa casserole…) mais l’accueil est chaleureux et familial.
Lundi 2: je suis hebergé chez Khe et son mari. Ce matin au petit déjeuner, avec le Fun Theo (soupe de nouille agrémentée d’herbes et de viande grillée), il me sert un shot d’alcool de riz…que je bois sec avant de refuser la suite (mais comment peut-on boire ça de si bon matin?).

Voilà ce que je mange ici: porc sous toute ses formes (intestins, cervelle, yeux) liserons d’eau à l’ail, grenouille, buffle au gingembre, soupe de courge, …

Juste à côté vit Quyet (le fils de Khe) sa femme et leurs 2 enfants. Leur dernier, Tiên, 3 ans, est intenable. La première fois qu’il m’a vu, il a trouvé ça amusant de voir un blanc parler ‘tay et il a rit très fort. Il court partout, touche à tout, et est coutumier des gronderies de sa famille…qu’il défie. Il parle beaucoup et clairement pour son âge, mais comme il ne parle pas le ‘tay et moi pas le vietnamien, cela l’agace car il voudrait qu’on discute. Il me suit partout et m’appelle « Chú » (tonton en vietnamien) et moi je l’appelle « Ba Ben » (chenapan).

Ce matin il pleut beaucoup, Quyet a trouvé un travail pour 2 jours sur Lai Chau et il vient de partir, Khe me confie Tien pour faire son marché tranquille. J’en profite pour lui donner ma contribution étant donné qu’elle me procure généreusement le gîte et le couvert.
Cet après-midi encore, les danseuses sont venues répéter les danses traditionnelles « tai don » dans la salle principale. Ce soir ils organisent un festin et les femmes danseront en tenues traditionnelles: on trinque en se souhaitant tout le bonheur du monde entre chaque bouchée, on plaisante, puis après le repas on danse en rond à la façon tai, tout le monde s’amuse, les enfants aussi…


A ce stade, je n’ai effectivement pas encore entamé mon travail avec Diec, mais j’ai appris de nouvelles expressions typiquement tai don qui ne peuvent s’apprendre qu’au travers de ce genre d’expérience et qui seront évidemment dans Moonlight!
Mardi 3:
Changement de programme en perspective: je dois retourner m’installer à l’hôtel (question administrative) et je commence la première session de travail avec Ai Diec demain matin. Les autorités lui ont donné la permission pour que nous puissions travailler chez lui donc je suis rassuré. Je vais ENFIN pouvoir commencer à enregistrer!